Conscience subalterne, conscience identitaire La voix des femmes assistées au sein des organisations féministes et communautaires

Conscience subalterne, conscience identitaire

La voix des femmes assistées au sein des organisations féministes et communautaires

Tout comme les rapports des groupes de femmes avec l’État, ceux des groupes avec les assistées son lion d’être égalitaires. Nous avons d’un côté une organisation bien établie et structurée, avec du personnel rémunéré, des filières de communication, divers types de subventions, des réseaux de solidarité, etc., et de l’autre, nous avons des assistées qui se démènent et qui ne possèdent rien d’autre qui ce qu’elles ne peuvent pas se permettre de perdre : leurs prestations, leur logement, quand ce n’est pas leurs enfants. Les assistées sont des femmes « marginales ». Cela dit dans le sens dynamique du terme. Certes, les assistées ne choisissent pas toutes de prendre part à une action collective, mais celles qui le font s’insèrent dans des structures plus ou moins hiérarchisées, plus ou moins professionnalisées. Elles pénètrent à l’intérieur d’un système de solidarité à partir de la périphérie et y occupent une position subalterne. Si elles sont usagères de services, elles deviennent des cas, voire des unités statistiques inscrites dans les rapports officiels. Si elles sont volontaires, leur temps de travail relève de la gestion des ressources humaines de l’organisation et s’inscrivent dans un plan d’action qu’elles ne peuvent pas toujours voir dans son ensemble. Le fait est qu’elles acceptent cette entente pour le bien du groupe et pour le leur. Elles subordonnent, pour un temps, leur intérêt individuel à l’action collective. Mais, dans tous les cas, ces femmes « marginales » possèdent des manières autonomes de se représenter, qui doivent être distinguées de l’ensemble collectif avec lequel elles se lient.

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